Kagescan

Kagerou Daze Vol.III -the children reason-


Kagerou Days 1 (partie 1)

Sommaire du volume 3

 

Depuis une direction indéterminée, la mélodie de “Sunset Glow”(1) jouait dans l’air.

Le ciel bleu, qui semblait être teinté de la mélodie, était lentement en train de se colorer d’un orange profond.

A bord du bus qui bougeait sur la route abimé, tout en faisant un son du genre “gadang gadang”; le nombre de passagers diminuait peu à peu, jusqu’à ce que je sois la seule personne restante.

Même si mon camarade de classe, qui venait tout juste de sortir du bus, n’était pas un très proche ami à moi, je ressentis tout de même une certaine solitude au fond du cœur, chaque fois que j’étais seul avec la mélodie de Sunset Glow qui jouait.

J’étais tellement dans l’ennui que j’ai commencé à toucher du bout des doigts, avec répulsion, l’éponge qui commençait à sérieusement chauffer sur le siège. J’ai regardé par la fenêtre une nouvelle fois, mais ce qui est entré dans mes yeux n’était que les luxuriantes récoltes des terres agricoles dans le décor, ainsi que de vieux poteaux qui passaient constamment à travers ma vue.

En tout cas, ce n’était pas du tout quelque chose qui pouvait tuer mon ennui.

J’ai soupiré et ai fermé mes yeux.

Ce serait bien si je pouvais utiliser librement un téléphone portable, là.

Je me souvins soudain d’une pub à la TV, que j’avais vue chez mon ami, se déroulant dans un monorail de la grande ville.

Tout le monde fixait leurs smartphones, comme s’ils étaient dans leurs propres univers.

Regarder tout ça à travers le tube cathodique(2) était déjà bien assez pour un gamin de village avec de grandes attentes comme moi. Même les enfants qui avaient presque le même âge que moi pouvait déjà avoir leur propre téléphone mobile, se promener dans la grande ville, aller où ils voulaient.

J’imagine qu’ils pouvaient aussi contacter leurs amis pour sortir et jouer, pas vrai? Ils pouvaient s’envoyer des SMS ou s’appeler, être en ligne et partager leurs statuts, ou bien discuter sur un forum, même la nuit.

Afin de remplir toutes ces attentes, j’étais même allé, une fois, au magasin d’appareils électroniques sur le chemin du retour.

Dans ce village pitoyable où on pouvait à peine dépenser de l’argent pour se divertir, tout ce que je pouvais faire une fois qu’on était au Nouvel An et que je recevais les enveloppes rouges, c’était d’économiser de l’argent comme un gros bêta.

Une fois, j’ai attrapé mes pathétiques économies, en disant avec arrogance “JE VAIS ACHETER UN TELEPHONE PORTABLE!!!”, ai couru vers le magasin, et ai essayé de toutes mes forces d’expliquer au propriétaire du magasin quel était la chose étrange qu’était un téléphone portable.

Bien sûr que je n’ai pas eu de smartphone à ce moment-là, mais à la place, on m’a recommandé un antique et minable téléphone. Qui sait ? Ça pourrait m’être bénéfique en tant qu’expérience de vie unique.

Sauf que.

Que la situation dans laquelle je suis en ce moment-même soit une importante et unique expérience de vie ou non ne m’importait pas du tout.

Vu à quel point je voulais prier pour un téléphone, à qui pouvais-je adresser mes prières?

Si je demandais à mes têtes de mules de parents, ils me reprocheraient sûrement “Faut encore attendre vingt ans, mon petit” et m’enfermeraient probablement dehors, me permettant alors de subir les horreurs de la nuit obscure et des chiens sauvages.

Me faire subir ce genre de jeu de survie était tout sauf nécessaire. Même si j’avais vraiment envie d’acheter un téléphone sans que mes parents ne le sache, je ne pouvais pas l’acheter près de chez moi.

Ce serait bien que j’aie l’opportunité d’aller en ville, mais elle ne s’est jamais présentée, même pas au Nouvel An, ni en fin d’année, ni même le Festival Obon(3).

Mais peut-être que quelqu’un pouvait me présenter cette opportunité.

Ah, non, impossible, je ne suis pas le genre de personne à laquelle des choses comme ça arrivent.

Les seules choses que je savais à propos des téléphones portables étaient la signification des expressions “appeler”, “envoyer des SMS” et “être en ligne”.

Zut, tout ça était de la faute de ma parents.

Si un enfant était vu en train de regarder seul la télévision, il pleurerait et crierait pour continuer à le faire, mais vu comme mes parents rejetaient avec entêtement la société moderne, je ne pouvais même pas être aux courants des nouvelles locales, et encore moins des modes. Je n’ai même pas la connaissance sociale de base.

Mais le truc, c’est qu’un téléphone mobile a l’air d’être assez facile à cacher dans une poche, donc je suppose que mes parents ne sauront pas que j’en ai, en réalité, acheté un.

Doooonc, si je peux acheter un mobile comme je voudrais le faire, tout irait parfaitement bien.

Le problème c’est justement l’avoir, et là, je n’ai pas assez d’infos. Je devrais demander à quelqu’un.

Mais…

“Si je pouvais faire ça, alors ça serait le plus beau jour de ma vie…” Ai-je soupiré, en marmonnant mon languissement.

Ouais, y’a une personne vers qui je pouvais me tourner.

Pour être strict, c’est “éventuellement” me tourner, mais carrément pas une personne vers qui on peut se tourner avec imprudence.

Elle, Asahina Hiyori, est quelqu’un avec qui il est difficle d’être proche, donc il est difficile de lui adresser la parole.

Elle est la fille d’une des trois familles les plus riches du village, et elle sait jouer du piano, a pris des cours d’ikebana(4), des cours de danse classique, etc. depuis son plus jeune âge, et elle va parfois en ville où il y a ce truc de séminaire.

Mais ce n’est pas tout: même si j’en étais très loin, je pouvais clairement voir qu’elle se vantait sûrement de son adorable téléphone portable l’autre jour.

Elle a dû l’acheter en ville. Par conséquent, elle doit certainement être une personne appropriée si on voulait demander quelque chose à propos de téléphones.

Le truc, c’est que cette conclusion a été faite il y a très, très, trèèèèèèèèèès longtemps.

Le plus gros problème, c’est qu’Asahina Hiyori est EXTREMEMENT sympa, et mon amour pour elle est EXTREMEMENT grand.

“Même si je vis dans ce village vraiment petit où on ne peut pas du tout s’amuser, il y a ce super côté qui le rend unique: Asahina Hiyori a grandi ici.”

Il y a quelques semaines, un de mes camarades de classe a écrit une lettre d’amour avec ce genre de contenu et l’a donnée à Hiyori, et on ne peut pas nier qu’elle a été spectaculairement rejetée avec le mot vif et acerbe “BEURK…”

Soupir, ouais, c’est vrai, c’est dégueu, je le sais. Asahina Hiyori est trop mignonne, et je n’exaggère pas du tout. Elle n’est pas juste que la plus mignonne de tous les élèves de la classe, non, elle est même aussi extrêmenent plus mignonne que tous ces enfants acteurs ou mannequins des magazines et des posters.

Kagerou Days novel chapter illustration

Bien évidemment, sa popularité est affreusement grande chez les garçons: il y a des rumeurs et des proverbes du style ‘Le seul moyen pour qu’un garçon devienne un homme dans ce village est qu’il tombe amoureux de Asahina Hiyori’ ou ’Jette une pierre et tu frapperas un fan de Hiyori’.

De plus, je suis en réalité moi-même un véritable fan d’Hiyori…. Nonnonnon, pour être plus précis, cela devrait être un HIYORI ADDICT. Comparé à ces “fans d’Hiyori déjantés”, que ce soit par le “taux d’affection”, le “taux de confiance” ou même de “taux de quantité (officieux)”, je ne perdrai face à personne, c’est sûr et certain.

Un fan d’Hiyori professionnel s’occupe dès tôt le matin.

A six heures du matin, la première chose à faire après mon réveil serait de saluer une de mes “douces et moelleuses peluches d’Hiyori (faites main)” parmi “les quarante-huit Hiyoris” un grand sourire aux lèvres. Durant le petit-déjeuner, je regarderais l’“emploi du temps Hiyori” tout en calculant “la probabilité de rencontrer Hiyori”. Je déciderais également quel serait le meilleur endroit pour la rencontrer.

Avant de partir à l’école, je choisirais avec rigueur la “photo Hiyori” que je préfère, la glisser dans ma carte de bus, et ensuite, je partirais à l’école, un sourire sur mon visage.

Si après avoir humé l’odeur de “l’hormone Hiyori” (la senteur diffère selon les gens, pour moi c’est “parfum”) dans l’air je me retrouve à voir Hiyori en personne, je vais juste l’observer, en souriant.

Si il y a la chance d’être près d’elle à ce moment précis, il sera strictement interdit de la saluer avec insousciance. Voilà la différence entre un fan d’Hiyori déjanté et un vrai fan d’Hiyori.

Dans cette situation, les fans d’Hiyori déjantés commenceraient à dialoguer avec elle à contrecoeur, en la collant et en essayant d’attirer son attention avec une intonation excitée. Ces genres d’actions vis-à-vis d’Hiyori n’ont que le mérite d’avoir un effet sérieusement négatif.

Par exemple, ce matin, il y avait ce mec qui essayait d’aborder Hiyori, et je grinçais des dents en voyant cette scène. Bien évidemment, comme on pouvait s’attendre d’Hiyori, elle utilisa son couteau acéré hérité de sa famille “BEURK. Va-t’en.” en tant que coup fatal et extrême, le mettant solennellement KO.

Plus tard, un groupe de l’équipe pro-Hiyori, trop excessif à mon goût, a traîné aggressivement le gars frustré jusqu’à l’entrepôt du centre sportif, et ce qu’il s’est exactement passé là-bas est quelque chose à laquelle, pour ma santé mentale, je ne devrais pas penser.

Dès lors, un vrai fan d’Hiyori ne fera jamais ce genre de trucs irrespectueux. Ne la fixer que de loin, être reconnaissant pour son charme et en faire un pouvoir à utiliser pour aller de l’avant le lendemain.

Et donc, en tant que professionnel, je ne sais foutrement pas comment je suis censé discuter d’un sujet aussi nul avec Hiyori. En gros, c’est juste comme ça: réfléchir à ce que je veux qu’elle fasse, ce genre de souhait est d’un espoir virtuellement extravagant.

Sauf que.

Ce désir maléfique se trouvant tout au fond de mon coeur me démenge sans cesse.

Oui, ce voeu d’obtenir un téléphone portable a en fait un but secret beaucoup plus grand.

“………Je veux parler via SMS avec Hiyori.”

Oh non, pas que des SMS. Je veux aussi l’appeler. Pas juste la rencontrer dans le bus, je veux même qu’on ait tout les deux des discussions secrètes chaque nuit dont personne ne serait au courant.

“………Je veux le faire………”

Mes pensées commençaient à devenir intenses, et j’avais presque sorti de ma bouche tous mes désirs. J’ai fermé les yeux et ai serré avec force mon poing, en ressentant les choses telles qu’elles étaient réellement. Ce rêve est très très lointain, ce n’est pas quelque chose que tu peux tenir d’une main froide et fragile.

“Eh beeeen, si tu veux le faire alors bien sûr que tu le peux, mais tu as aussi atteint ta destination.”

Ces mots plutôt brusques m’ont soudainement ramené à la réalité.

M’attaquer alors que je n’y étais pas préparé, mais c’est qui ce type au juste?! Je levai ma tête et cherchai d’où provenait le bruit, et comme je l’avait prédit, le conducteur, qui perdait patience, me regardait avec une expression traduisant “J’ai trouvé un truc intéressant~”.

San même y réfléchir, ma honte commença à bouillir.

“OUAHHH! …D, Désolé!!! J’y vais tout de suite!!”

Sachant que je ne pouvais pas effacer la bouffonerie qu’il venait de voir, je me levai vite de mon siège, embarrassé. Je devais encore donner ma carte de bus avant de descendre, alors j’ouvris lentement mon sac afin de la trouver.

“Uhmm, carte, carte…. heinnnnn??!! Où est-ce qu’elle est… non!! Je me souviens l’avoir prise?! Attendez, je vous prie……”

J’ai cherché dans tous les recoins de mon sac, mais je n’arrivais toujours pas à trouver la carte, dont j’étais certain de l’avoir mise dedans.

“Bordel… Je l’ai laissée chez moi…?!! Comment ça se peut…?”

Tout à l’heure, ce geste imbécile, et maintenant ÇA. Mon cerveau s’est vidé de honte.

“Ahh? T’inquiète. C’est pas grave, pour une journée. Je t’ai vu monter dans ce bus tous les jours, donc je vais pas me méfier.”

Le chauffeur qui n’en pouvait plus me tapota la tête avant de me sourire.

Ahh, quelle gentille personne. Même si cela ne me dérangeait pas d’être accusé d’être “monté dans un bus sans preuve de permission” avant d’être emmené au commissariat, cette gentille personne m’avait tout de même sauvé la vie.

“C-C’est pas grave?! Je suis vraiment désolé, je l’emmenerai demain……”

“Oh, t’inquiète, t’inquiète. Mais, mon petit gars,…”

Le chauffeur arrêta de me tapoter sur ma tête et me regarda d’un air sérieux. Ses yeux brillaient, aussi.

“Heinn? Aahh, qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce qu’il y a?”

Mon coeur s’est serré comme si j’étais, encore une fois, mal à l’aise. Je le savais, oublier ma carte n’était pas du tout une bonne chose……

“Ahh, tu viens de dire ‘J’ai envie de le faire’ pas vrai? Je me souviens que quand j’avais ton âge, je voulais vraiment vraiment le faire, genre TEEEELLLLEMMMMMENT, et ça, tous les jours……”

“OK MERCI AU REVOIR”

Avant qu’il ait pu finir ses mots, qui pouvaient laisser les gens avoir un malentendu vraiment sale, je me suis enfui très vite, aussi rapidement qu’un lapin.

Lorsque j’atteris sur le sol, j’ai tourné à toute vitesse à droite, en face de la vieille station de bus.

Je pouvais encore entendre sa voix de loin, qui disait “Fais attention sur la route~~~”, mais il était trop dangereux. BEAAUUCOUP trop dangereux. Je sais pas pourquoi, mais ouais, il était carrément dangereux. Je voulais vraiment partir et tout oublier.

Je ralentis ma cadence, et ai bombé mon torse. A l’horizon, au bout de la longue route piétonne, les montagnes teintées de noir commeçaient à avaler le soleil.

Le soleil s’était couché, il était tard.

Même s’il faisait frais le soir, la chaleur qui restait de la journée flottait toujours dans l’air et ma peau pouvait sentir le souffle de l’été qui approchait.

“Qu’est-ce que je devrais faire cet été? L’année dernière j’ai passé mon temps à aider dans les champs, j’imagine que ça va encore être ma même chose cette année, hein……”

J’ai été coincé dans ce minuscule village dix ans. Mon impression de l’été ne consistait qu’en le temps chaud et les souvenirs de travailler dans la rizière pleine de boue.

“……Voyager…… C’est pas possible du tout, ça. J’ai pas assez d’argent. Par contre, je suis sûr……”

Je suis sûr qu’Asahina Hiyori va voyager quelque part et passer un été parfait. Je ne fais que deviner, mais je suis sûr que ce sera le cas.

Peu importe le monde dans lequel on est ou le point de vue qu’on prend, tout est différent entre moi et elle, donc je suppose que le décor qu’elle voit tous les jours est quelque chose qu’un garçon normal ne pourrait pas du tout imaginer.

Je comprends ça, c’est pourquoi j’ai des attentes, et c’est pourquoi je suis si amoureux d’elle.

Abreuvé par le soleil couchant, j’étais en train de penser ça tout en regardant les grandes terres agricoles se teinter d’orange, tout en voyant mon infime maison, qui était à un jeter de pierre du village. Tout au bout de la terre spacieuse et ouverte, de la fine fumée sortait de la petite cheminée.

C’était quand, la dernière fois que je suis parti du village ? Je n’arrivais pas à m’en souvenir, peut-être parce que c’était il y a un bon moment.

Et mes courtes, dix années et plus de vie, seront une chose morose et terne dont je ne me souviendrai pas non plus.

Ce sera quand, la prochaine fois que je sortirai de ce village ?

Je commençai à imaginer une scène du futur où Hiyori et moi sommes au monorail, réfléchissant à propos de notre destination, en rigolant tous les deux.

Un avertissement sorti alors d’un endroit, à peu près situé sur mon torse. “IMPOSSIBLE”, j’ai inconsciemment compris le message.

“Alors c’est bien ce que je dis, est-ce que je devrais abandonner si facilement……”

Je soupirai alors légèrement, tout en accélérant ma cadence pour finir mon voyage, où la maison était ma destination.

Moi, qui bluffait beaucoup, pouvait entendre une voix, qui me taquinait de quelque part.

“T’es anxieux, mon gars?”

"J’y suis, presqueeeeeee………”

Avec précaution, comme si j’y versais des âmes à l’intérieur, je cousus mes pensées, aiguille après aiguille.

“Je vais te rendre tellement mignonne……….”

Il était presque vingt-deux heures.

Grâce à ma maman qui nettoie ma chambre tous les jours, ma chambre était à ce moment-là propre.

Une fois rentré à la maison, je me suis immédiatement assis en face de mon bureau, à côté de la fenêtre. Après avoir fait quelques points de suture, je l’ai bien observée, et après avoir fait d’autres points de suture, j’en ai été charmé, et ça a continué indéfiniement pendant quatre heures, à peu près.

Hé oui, j’ai travaillé sur l’énorme projet qu’était de faire une “peluche Hiyori qui parle” pendant trois mois, et j’ai enfin presque fini.

“CECI VA BOULEVERSER L’HISTOIRE DU FAN CLUB D’ASAHINA …!!”

C’était une scène si merveilleuse que je ne pouvais m’empêcher d’avoir la chair de poule.

Ce n’était pas que mignon, cette peluche avait aussi l’apparence unique d’Hiyori. J’avais adorablement attaché ses cheveux noirs, et je lui avais mis une robe. Même si j’étais pris au piège au milieu de tous ses vêtements, je lui avais choisi le vêtement qu’elle aimait le plus.

Par chance, j’ai trouvé un magnétophone lorsque j’étais dans le magasin d’électronique, alors que je cherchais un téléphone.

Dans ce magnétophone y étaient stockées toutes ses voix, que j’enregistrais à chaque fois qu’elle passait près de moi, ces dernières semaines. Et si j’insère ça dans la partie intérieure du dos de la peluche, via la fermeture zip, ça va faire comme je parlais à Asahina Hiyori.

Quand j’ai commencé à la fabriquer, j’avais cet objectif: *“Je vais tout faire pour l’embellir et ensuite l’emmener en ville!!!” *Je parie que cette chose absolument parfaite va rentrer toutes les connaissances des fans d’Asahina dans l’Histoire.

Et là, il ne reste qu’un seul point de suture avant de terminer ce grand projet…… Plus qu’un seul et c’est terminé.

Alors que j’interrompais temporairement mon travail, je fermai les yeux.

En me souvenant de ces trois mois, je réalisai qu’ils étaient peut-être le voyage le plus audacieux que je n’ai jamais eu.

Non non, bien sûr que tout ça n’est qu’une illusion dans ma tête, mais ces grandes intentions que j’avais eues en fabriquant la poupée et en imaginant moi et Hiyori voyager à plein d’endroits différents, me donnaient l’impression que nous avions visité le Japon entier pendant à peu près trois semaines.

“……ooooooouuuuuuuiiiiii.”

Me noyer dans ces souvenirs ne durant qu’un instant. Maintenant, il était temps de faire la dernière cousure, et je me reconcentrai.

“Cette fois-ci……ENNNNFIIIINNNN ….!!!”

“HIBIYAAAAAA TONN TELEPHOOONE, VIENS LE CHERCHERRR!!!”

Je sursautai face au cri soudain de ma mère, j’étais si surpris que mes mains tremblaient. ET L’AIGUILLE A POIGNRADE SANS PITIE LE CORPS DE MA “PELUCHE HIYORI QUI PARLE.

“GGGGGGYYYYYYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHH!!!”

Face à ce spectacle, j’ai crié. Mon esprit était alors complètement fou, mes nerfs étaient tendus, et tout ce que je pouvais imaginer dans ma tête, c’était une scène où Hiyori se faisait transpercer par un large poteau.

“J’Ai…. J’AI VRAIMENT…. FAIT…. FAIT UNE ERREUR PAREILLE!!!”

Mes mains frissonnantes couvrirent mon visage.

Dans ma tête, mes cris étaient devenus creux. Qu’avait dit Asahina Hiyori avant de mourir? Pour être franc, je ne pouvais même pas me souvenir de lui avoir parlé, alors j’étais incapable de penser à une certaine phrase qu’elle aurait pu dire. Je ne pouvais que ressentir l’atmosphère qui planait à ce moment-là.

“HIBIYA~\~\~ J’AI DIT : DESCENDS !!!”

Après avoir entendu le hurlement cruel de maman, je me rétablis enfin; j’ai décidé de laisser mon boulot de côté juste pour un moment, et ai descendu les escaliers.

“Ahh~\~ rahhh, C’EST BON, JE SAIS!! J’ARRIVE!!”

Après avoir doucement placé ma “peluche Hiyori qui parle” sur la table, je fis tourner mon siège jusqu’à ce que je sois face à la porte, avant de sauter de sauter de ce dernier.

J’ouvris la porte, decendis en courant les escaliers grinçants, et attrapai le téléphone qui se situait dans le couloir du premier étage. Le récepteur du vieux téléphone à cadran a été violemment jeté sur le conmptoir.

“Mais qui appellerait à une heure pareille bon sang…… ET C’EST QUI, EN PLUS?! Pourquoi maman l’a pas dit clairement……”

J’étais curieux, mais j’ai pris le récepteur en main et ai parlé.

Quelqu’un qui appellerait à une heure comme ça doit être une personne assez têtue, je suppose. Je pense que je devrais pas vraiment être poli avec cette personne.

“Ah~ allô, c’est Hibiya, qui est à l’appareil…….”

“Trop lent.”

J’allais répondre méchamment, mais face à la personne si inattendue qui m’appelait, ma méchanceté devint indécise.

En même temps, la courte phrase qu’avait pronconcé la personne à l’appareil m’aurait donné un impact énormément bouleversant, peu importe l’attitude de la personne.

“Hein? Quuuu…”

“J’ai dit que t’es trop lent. Je suis debout à l’heure où je t’appelle. Donc je suis vraiment fatiguée là.”

Cette attitude, cette voix, aucun doute. J’en mettrais ma main à couper.

La seule et unique Asahina Hiyori, avec cette seule et unique attitude fière qui était la sienne, était à l’autre bout du fil.

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“Tu m’écoutes? Allô~\~ y’a quelqu’un….”

“AHHH?? Mademoiselle Asahina?? J-J’ECOUTE!! OUII J’ECOUTE VRAAAAIMENTT ATTENTIVEMENT!!”

Face à ce genre de situation, mon cerveau a arrêté de fontionner.

“P-Pourquoi t’es si excité, beurk…. Ah~ on s’en fiche. Je dois discuter à propos d’un truc avec toi.”

“Di-Discuter???”

“Ouais, discuter. Ou pour être plus précise; faire un marché? Bah, peu importe.”

Qui aurait pu s’attendre à un tel dénouement, sérieux? Ce ‘qui’, c’était le moi du bus. Moi, qui pensais alors “Je veux le faire……”

C’EST EN TRAIN D’ARRIVER WESH.

Mais du coup, pourquoi discuter de quelque chose alors qu’il est presque minuit?

“Si tu veux me retrouver, pas de problème. Ma porte te sera toujours ouverte… Ah, non rien, pas de problème, bref, c’est quoi la discussion?”

“T’as fait tomber ta carte de bus, non? Je l’ai trouvée dans le couloir de l’école aujourd’hui; y’a ton nom marqué dessus.”

C’était une raison très clairement compréhensible pour faire une discussion. J’étais tellement concentré dans ma réflexion de faire la “peluche Hiyori qui parle” que j’avais complètement oublié à propos de ma carte, et là, elle a été trouvée de cette façon totalement innatendue.

Oh mais attendez, non; tout ça était de la faute du chauffeur.

Je voulais tellement oublier ce pauvre conducteur que j’en avais effacé de ma mémoire la carte que j’avais perdue.

Mais à ce moment-là, j’ai trouvé la connexion.

Là, elle m’a vraiment appelé exprès parce qu’elle a trouvé ma carte. Quelle gentille personne. Je le savais, Asahina Hiyori est un ANGE….

……Non, attendez une seconde.

J’ai l’impression d’oublier un truc. Un truc extrêmement……

—-Avant de partir à l’école, je choisirais avec rigueur la “photo Hiyori” que je préfère, la glisser dans ma carte de bus, et ensuite, je partirais à l’école, un sourire sur mon visage. —-

“…Hé-oh, tu m’écoutes?? Ton bégaiement bizarre m’énerve vraiment, là. Oh, et, à l’intérieur de la carte……”

“AH NAN C’EST PAS LA MIENNE”

“Haa?”

Tout ça avait avait fait que ma sueur pouvait, en s’accumulant, faire une flaque et jaillir de moi comme de puissantes vagues.

Mon cerveau continuait à afficher : “jesuismauditjesuismauditjesuismauditjesuismauditjesuismaudit".

Le festival "jesuismaudit" commençait pompeusement, et sur la tour au centre du tout, su trouvait juste là trouvait Amamiya Hibiya, attaché à un poteau tandis que sa nuque était placée sur la guillotine.

Je suis maudit.

TELLEMENT MAUDIT.

Et quelle coïncidence, dans la photo que j’avais aujourd’hui mise dans mon porte-carte, sa jupe était légèrement soulevée par la brise printanière, donc c’était une photo légèrement sale, ET VRAIMENT PAS BONNE.

J’aurais pu encore vivre ma vie avec cette image dans ma carte, mais là, elle est elle-même au courant de ça.

Tout est fini. Absolument fini.

Comment ça, une “peluche Hiyori qui parle”, espèce d’abruti. C’est carrément une auto-défaite, ouais.

Si je ne fais rien…… Que dois-je faire……?

“Comment ça se fait? Mec, y’a ton nom marqué dessus, là. Dis-moi, t’as même pas remarqué que t’as fait tomber ta carte, hein…… Comment t’as pu descendre du bus?”

”P- Peut-être que c’est quelqu’un qui a le même nom que moi~ ECOUTE! Tu peux trouver plein de gens qui s’appellent Amamiya Hibiya pas vraaaiiiii”

“Je crois pas qu’il y ait queqlu’un d’autre qui a un nom aussi bizarre que toi. Bon, bref, retournons à nos moutons. Ce truc à l’intérieur du porte-carte….”

Trop tard. Arrive l’apogée du festival “jesuismaudit”.

Sur la tour, des hommes forts avec leurs visages couvertes et habillés en pagne sortaient un grand couteau, tirant la corde de la guillotine; la corde tendue faisait un léger couinement.

Et là, Amamiya Hibiya avait un viasge heureux, comme s’il connaissait déjà ses péchés.

C’est inutile, maintenant. Je ne peux plus le cacher, peu importe ce que je dis. Faites au moins que ce soit une coupe nette.

“Ahh, AHHHH mais ouiiii!!! Je sais que c’est impossible, mais au moins je peux en rêvasser, non???”

Je voulais lui exprimer mes véritables sentiments, mais j’ignore pourquoi je les avais exprimés aussi maladroitement.

Je sais que je suis coupable, mais je peux quand même me défendre un peu, au moins, j’ai tort?

“Heinn, pourquoi t’es tellement agité?? Beurk, beurk, beurk.”

Etttt comme d’habitude avec elle, mes pensées furent réduites tout simplement en poussière.

La dernière larme de ma vie de fan d’Hiyori coula sur ma joue.

Je fermai les yeux, en pensant aux autres garçons qui étaient des faiblots, comme je l’étais à ce moment-là, flottant dans l’air, nus, et m’accueillant.

Je m’excuse pour vous avoir tous pris pour des idiots, auparavant. Prenez-moi avec vous, je vous prie.

Et si possible, laissez-moi au moins prendre mes peluches et mes photos.

Alors que j’étais en train d’avoir ces lamentables illusions, embellissant mon aspect décédé, Asahina Hiyori dit alors quelque chose de complètement inattendu.

“Quoi impossible, quoi, pourquoi t’es aussi sûr de toi?? Mec, je t’ai même appelé exprès pour t’aider à le réaliser.”

“Hein?”

Sa réponse faisait alors partie de mon top trois des choses les plus flippantes que j’avais vécues cette année, et mince, je ne comprends pas pourquoi.

Mais j’ai bien entendu ces mots “t’aider à réaliser”. QU’EST-CE QU’IL SE PASSE?!

“M’aider à réaliser……. me dis pas que…….”

”Ehh, je le sous-entendais, ok? Je comprends ton enthousiasme, c’est pour ça que je vais t’aider, d’accord?”

Au festival “jesuismaudit” de ma tête, la tour au centre a messivement explosé en poussière.

L’attaché Amamiya Hibiya a, d’un coup, comme s’il avait réveillé un incroyable pouvoir, pris une immense respiration, pris la lame de la guillotine, et l’a tordue sans le moindre effort, la transformant en un morceau de métal inutile.

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